La gigue désignée en vertu de la Loi : levier de développement ou geste symbolique ?

Le ministre de la Culture et des Communications, M. Mathieu Lacombe, a annoncé mardi la désignation de la gigue en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec. L’organisme Les Petits Pas Jacadiens (PPJ) accueille l’annonce du ministre de la Culture de façon mitigée.

« Nous sommes heureux que le ministre Lacombe pose un geste pour valoriser la gigue québécoise », affirme Philippe Jetté, président de l’organisme Les Petits Pas Jacadiens. « Toutefois, nous constatons que ce geste est actuellement purement symbolique. Nous déplorons que cette désignation ne s’accompagne pas d’un plan de développement concret de la gigue en concertation avec les acteurs du milieu et qu’un financement récurent n’y soit rattaché. » Pour Les Petits Pas Jacadiens, il n’est pas trop tard pour agir.

Les Petits Pas Jacadiens se positionne comme un organisme en avant-garde de cette désignation avec son projet « Giguerie | Laboratoire de transmission de pas de gigue ». Cette démarche laboratoire pourrait devenir un modèle de développement et influencer le futur plan d’action gouvernemental.

« Nous souhaitons collaborer avec le Ministère et contribuer activement à la réflexion et à la mise en œuvre de la future stratégie nationale pour développer la gigue au Québec. Nous souhaitons également rappeler au gouvernement qu’une telle désignation doit avoir un impact structurant sur la pratique de la gigue », interpelle Mélody Clermont, gigueuse et vice-présidente des PPJ.

Ce mécanisme légal devrait être un levier de développement culturel significatif pour le Québec. Le plan de développement de la gigue inclurait des actions visant à augmenter les moyens et les occasions de transmission et de pratique de la gigue pour les citoyens du Québec. D’ailleurs, la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO insiste sur une sauvegarde participative grâce à une transmission vivante de génération en génération.

C’est dans cette optique que le projet novateur des PPJ se déploie. Un des buts du projet est de concevoir un plan d’intervention en gigue qui prévoit insérer la pratique de la gigue dans la vie quotidienne des gens. Le répertoire de pas de gigue de Lanaudière et la communauté sont au cœur de l’intervention envisagée.

Rappelons que la gigue est une danse de pas traditionnellement pratiquée en solo, à deux ou lors de danses de figures ou de refrains de chanson traditionnelle. Cette danse percussive est arrivée au Québec, au 19e siècle, suite aux grandes vagues d’immigration en provenance des Îles britanniques.

L’organisme Les Petits Pas Jacadiens a pour mission de valoriser, transmettre, promouvoir et diffuser la danse traditionnelle québécoise et acadienne.

Crédit : Vitor Munhoz Photography.
Marylou Pelletier gigue à la Veillée de danse au village – Sets de Rawdon pendant la Grande roue de gigue de la Fête nationale, accompagnée par Nicolas Pellerin (violon) et Pierre-Luc Dupuis (accordéon).

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